On peut s'étonner. C’est justement la Chine qui maintient un niveau élevé de protection des données pour ses conducteurs et rend plus difficile le transfert de données à l'étranger. Véritable protection des données ou plutôt protectionnisme ?

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La Chine promulgue une réglementation sur le traitement et la sécurité des données dans l'industrie automobile à partir du 1er octobre 2021. Elles rendront plus difficile pour les entreprises étrangères le traitement des données de conduite et des images des véhicules. Cette situation est généralement considérée comme un obstacle à la poursuite du développement des technologies de conduite autonome.

Un projet de règlement basé sur les nouvelles lois nationales sur les données a d'abord été publié en mai, et une date de mise en application a maintenant été annoncée. La réglementation vise à empêcher le transfert à l'étranger de données personnelles provenant de Chine, le plus grand marché automobile du monde.

Le règlement fait partie d'une législation complète sur le traitement des données numériques et donne aux autorités un contrôle plus large qu'auparavant sur la collecte et la protection des données.

Un large éventail d'entreprises touchées

Les nouvelles règles s'appliqueront à un large éventail d'entreprises, notamment les constructeurs automobiles, les entreprises de pièces détachées pour automobiles, les entreprises de logiciels, les concessionnaires automobiles et les entreprises de covoiturage.

« Normalement, nous aimerions utiliser les données que nous collectons dans le monde entier pour accélérer le développement de la technologie de conduite autonome, mais ce sera difficile. Nous n'avons pas d'autre choix que d'utiliser les données collectées en Chine uniquement pour la Chine », a déclaré à Nikkei un cadre de la filiale chinoise d'un constructeur automobile étranger. On soupçonne naturellement que les entreprises automobiles et technologiques chinoises sont favorisées de cette manière.

Vérification des données avant le transfert à l'étranger

Les données que les autorités estiment présenter un risque pour la sécurité nationale doivent être stockées et vérifiées dans le pays avant de pouvoir être transférées à l'étranger. En outre, les entreprises qui souhaitent transférer des données à l'étranger doivent divulguer la nature et la portée des données ainsi que leur finalité.

Les entreprises doivent divulguer les lieux où elles ont l'intention de stocker les données. Toutes sortes de données sont concernées, des informations sur le trafic et la logistique chinoise aux données de reconnaissance faciale, en passant par les vidéos et les photos des caméras des véhicules et les données opérationnelles des stations de recharge des véhicules électriques.

Un arsenal de lois

La Chine améliore constamment la gestion des données gouvernementales. La loi sur la sécurité des données, la loi sur la cybersécurité et la loi sur la protection des données personnelles constituent les trois piliers de la protection de la confidentialité des données et de la sécurité des informations.

Un exemple concret a été fourni par le constructeur de voitures électriques Tesla, qui, selon les médias chinois, est soupçonné d'avoir transmis les données de ses véhicules en Chine à la société de covoiturage Didi Global, cotée à la Bourse de New York. L'entreprise a également fait face à des critiques selon lesquelles elle pourrait transmettre aux États-Unis des données collectées en Chine.

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