Les voitures électriques doivent pouvoir être utilisées sans restriction en cas de pénurie d'électricité. auto-suisse a insisté sur cette revendication dans sa prise de position sur la consultation des ordonnances correspondantes du Conseil fédéral.
Comme mesure d'économie d'énergie dans le cas éventuel d'une pénurie d'électricité, le Conseil fédéral propose de n'autoriser « l'utilisation privée de voitures électriques (...) que pour les trajets absolument nécessaires (pour l'exercice d'une profession, pour faire des achats et pour se rendre chez le médecin, à des manifestations religieuses ou à des audiences de tribunaux, p. ex. ». C'est ce que prévoit le projet de l'« Ordonnance sur les restrictions et les interdictions d'utilisation de l'énergie électrique » au palier 3. Andreas Burgener, directeur d'auto-suisse, est déçu de la proposition du Conseil fédéral : « Nos membres et leurs agents de marque officiels font de grands efforts pour encourager les voitures électriques à l'aide de publicité ou d'entretiens de vente personnels. Cette possible contrainte d'économie du Conseil fédéral rend un bien mauvais service à la mobilité électrique. Dans la perspective de l'interdiction d'utilisation, toute personne qui compte acheter ou commander un véhicule va bien réfléchir si elle ne devrait pas revenir à un modèle essence ou diesel, dont l'utilisation ne sera pas réduite ».
Si le comportement d'achat de ce type augmente, il ne sera plus possible pour les importateurs d'automobiles d'atteindre sans sanction les objectifs de CO2. Une enquête auprès des membres d'auto-suisse a montré que la part de marché des véhicules rechargeables (voitures électriques et hybrides plug-in) pourrait dépasser les 50 % en 2025. Aujourd'hui, il est d'un peu moins de la moitié. À Andreas Burgener d'ajouter : « Toute restriction de la mobilité électrique doit être rejetée ; le passage à la propulsion électrique est déjà assez difficile pour nos clients et l'ensemble du secteur. De plus, l'année dernière, les voitures électriques n'ont même pas représenté 0,5 % de la consommation d'électricité en Suisse. Une restriction de la mobilité électrique n'est donc pas proportionnelle si, dans le même temps, les saunas et les jacuzzis des hôtels wellness peuvent encore être chauffés sept heures par jour ». Si le Conseil fédéral devait insister sur cette mesure, nous exigerions la suspension des sanctions pour le CO2, a déclaré Burgener.
La limitation à 100 km/h sur les autoroutes est également disproportionnée
Le directeur d'auto-suisse critique également la possible limitation de la vitesse à 100 km/h sur les autoroutes afin de réduire la consommation d'électricité des voitures électriques en cas de crise : « Pendulaires, artisans, livreurs : tout le monde serait freiné en bloc. De plus, l'ordonnance précise que cet article sera utilisé 'en fonction de la situation' – une formulation très floue. Cela signifie-t-il qu'au premier kilowattheure manquant, la Suisse limitera tout le trafic routier, et donc une grande partie de notre mobilité ? » auto-suisse plaide plutôt pour un appel à des mesures volontaires lors d'un cas extrême, comme cela n'a pas manqué de faire son effet lors de la pandémie du COVID, conclut Andreas Burgener.